Je m’appelle Déborah, je suis architecte et artiste peintre. J’ai mon atelier en Dordogne depuis deux ans maintenant. 

Dans mon travail, j’ai envie de raconter le corps féminin à travers sa beauté, sa lumière, sa mémoire, sa quête de liberté, de plaisir, de guérison, de sensualité... Les récits des corps se tissent et se racontent dans mes peintures.

Sur le papier, c’est comme si les corps reprenaient du relief. J’aime le refaire vivre, s’exprimer, dire. Alors que le modèle n’a pas souvent la parole, ici son corps la prend, il dit, il raconte. Il raconte ses sensations, son histoire, le dessin se met à parler, le dessin devient puissant et plein de mots. Le modèle sort de son statut d’objet, d’image, de corps qui seulement est représenté, une projection : il parle, il ressent, il respire, il reprend sa place.

Je peins exclusivement sur papiers : papier de mûrier, papier de coton recyclé, papier transparent, tissus. J’aime le rapport des médiums sur ce support et la sensualité qui s’en dégage. Je fais une analogie entre la peau et le papier. Ma peau c’est la quête que je mène quand je peins. Je peins pour exister. Je peins sur ma peau. Je peins des corps nus de femmes nues qui s’interrogent toutes et dialoguent entre elles et se partagent leurs secrets. Et prennent vie. Et respirent ensemble. Et quand je peins sur ma peau-papier, quand je dessine les traits de mon corps : je souligne. Doucement, puis fort, la vie.